La Cantate en France au XVIIIe siècle - Séminaire 5

 

La cinquième séance du séminaire « La cantate en France au XVIIIe siècle », qui sera consacrée à la figure du compositeur Jean-Joseph Mouret, aura lieu le 23 juin 2022, de 14 h 30 à 17 h 30, au Centre de musique baroque de Versailles et en format webinaire, car l’une des intervenantes, Mary Cyr, parlera depuis Toronto. Le lien zoom pour accéder à la séance sera accessible ici.

Mary Cyr

Mouret’s Cantatas for the Comédie Italienne and Gulliver’s Voyage to the Island of Folly

      Jean-Joseph Mouret served as music director for the Comédie-Italienne from 1717 until 1737. During that period, he composed music for at least 140 plays, most of which he published in six collections entitled Divertissements.  Included within this large body of music are eight cantatas, seven in French and one in Italian. Most of these cantatas date from the early period of Mouret`s tenure with the Comédie-Italienne, when the cantate was at its peak of popularity in Paris. They usually appear within the final divertissement.

      I shall begin by summarizing briefly the various ways that authors of plays introduced cantatas into the plays performed by the Comédie Italienne during Mouret’s career. The pieces entitled cantate (or cantata) differ in some ways from the air en cantate and the cantatille, terms that Mouret also used during the same period. I shall include a brief discussion of the surviving sources and also propose a few suggestions for performing the cantatas. Both of these areas leave some unanswered questions and await further research.  

      The most innovative example in the repertoire is the cantata that is featured in a very successful play by Jean-Antoine Romagnesi and Pierre-François Biancolelli entitled L’Isle de la Folie, which was first performed on September 24, 1727.  This play was a critique based on recently published books that had generated considerable interest with the Parisian public, the best known of which was Jonathan Swift’s Travels into Several Remote Nations of the World by Lemuel Gulliver. In L’Isle de la Folie, Mouret’s three-movement cantata is unusual in that it comes at the mid-point of the play, well before the divertissement begins.  This piece exhibits some features in common with Mouret’s other cantatas for the Comédie-Italienne, but it also bears certain unique comic elements that relate to the plot and characters.

Nathanaël Eskenazy

Jean-Joseph Mouret et le genre de la cantatille

Jean-Joseph Mouret fut un représentant très actif des grandes scènes parisiennes. Outre ses engagements auprès du Théâtre-Italien, auquel il fut fidèle pendant une vingtaine d’année, rappelons aussi qu’il occupa les fonctions de directeur-adjoint du Concert Spirituel, qu’il eut des charges à la Cour et à l’Académie royale de musique. Cette position institutionnelle forte permit au compositeur de pratiquer à peu près tous les genres de la musique vocale et instrumentale de son époque. Comme bon nombre de ses contemporains, Mouret a donc écrit des cantates (elles sont au nombre de quatre) ainsi que neuf cantatilles (en réalité, sept pièces ainsi que deux épithalames).

La cantate, genre importé d’Italie, connut sous la plume de Clérambault, Stuck ou encore Bernier des heures glorieuses. Néanmoins, la production tend à s’étioler au fur et à mesure que l’on avance dans le siècle, signalant une désaffection pour un genre dont la production avait été, sur une période assez resserrée, pléthorique : on préfère alors des modèles miniatures comme celui de la cantatille dont le terme n’apparaît officiellement dans les dictionnaires (en particulier celui de Trévoux) qu’au mitan du siècle, et dont Mouret reste le représentant le plus fameux. Les pièces du compositeur, publiées séparément puis mises en recueil, étaient d’abord destinées à des prestations publiques, celles des Concerts-Français, qui se tenaient aux Tuileries les samedi et dimanche matin, et au cours desquels on jouait diverses pièces, dont des cantates et cantatilles.

L’enjeu de l’exposé sera d’étudier la manière dont Mouret s’empare du genre. La cantatille n’est-elle qu’une simple « redite » d’un genre devenu plus ou moins obsolète ? Le compositeur cherche-t-il, au contraire, des singularités (langage, structures, etc.) qui permettent de donner ses lettres de noblesse à la cantatille et d’en faire l’égale de son aînée ? De quelle manière ce genre s’inscrit-il, de manière plus globale, dans une évolution des goûts du public, enclin à l’écoute de pièces dont le format est plus court et avide aussi de nouveautés et de changements ?


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