Retour sur l’exposition Mozart une passion française

 
Alors que le Palais Garnier inaugure en 2017 un nouveau cycle Mozart-Da Ponte avec une production de Così fan tutte, l’exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France et l’Opéra de Paris s’est attachée à mettre en lumière la présence du compositeur salzbourgeois dans la vie musicale française, de ses premiers voyages en France jusqu’à sa gloire posthume sur les scènes lyriques nationales. Cet événement a permis de dévoiler une sélection de cent quarante pièces conservées à la BnF, retraçant les grandes étapes de la reconnaissance du compositeur par le public français.

Mozart à Paris

Déclinée en quatre grandes sections, l’exposition se concentrait d’abord sur les trois séjours de Mozart à Paris, puis sur la montée progressive de l’engouement des Français pour le compositeur, grâce à l’Opéra de Paris et au Théâtre-Italien qui jouèrent un rôle déterminant dans la diffusion de ses opéras. La troisième partie, centrée sur l’œuvre-culte Don Giovanni, évoquait les autres opéras de Mozart les plus représentés en France, dans leurs différentes versions et productions, du milieu du XIX^e siècle jusqu’à nos jours. Enfin, une dernière section audiovisuelle revenait sur les plus récentes productions, témoignant de l’actualité et de la vivacité de Mozart, actuellement le compositeur le plus joué à l’Opéra de Paris. Une vingtaine d’extraits sonores permettait de prendre la mesure de cette « passion française », en faisant notamment découvrir aux visiteurs des airs d’opéras de Mozart chantés en français par des artistes français pendant les années 1930.

Les joyaux du département de la Musique

Autour du manuscrit autographe de Don Giovanni, joyau du département de la Musique, présenté dans son coffret néogothique, l’exposition présentait un ensemble de manuscrits musicaux de Mozart parmi les plus importants au monde, ainsi qu’une collection unique de dessins originaux, maquettes de costumes et projets de décors, portraits d’artistes et photographies de scènes des productions mozartiennes françaises.
Plusieurs pièces récemment acquises ont pu être dévoilées au public à cette occasion :

• une estampe de 1764, représentant Leopold Mozart et ses deux enfants, d’après le célèbre dessin de Carmontelle
• les projets de décors de Charles Percier pour les Mystères d’Isis en 1801 : acte 1 et acte 3
• une esquisse de décor pour la reprise des Mystères d’Isis en 1823, due à Pierre-Luc-Charles Cicéri
• une maquette de décor pour L’Enlèvement au sérail en 1903 par Alexandre Bailly

Parmi les documents inédits présentés, il faut mentionner les sources manuscrites des premières exécutions des principaux opéras de Mozart à Paris : la partition du Mariage de Figaro (1^re exécution des Noces en français en 1793 à l’Opéra), le matériel de la création de Don Juan à 1805 à l’Opéra, les partitions et matériels du Théâtre lyrique, notamment ceux des Noces de Figaro (1858), et de Così fan tutte (1863), conservés parmi le fonds des théâtres parisiens au département de la Musique. Ces manuscrits quasiment jamais étudiés pourront ouvrir de nouveaux champs de recherche sur la réception de l’œuvre lyrique de Mozart en France.
 
À cette occasion a été publié par les Éditions de la BnF un ouvrage collectif du même titre, réunissant des articles de spécialistes et présentant les pièces de l’exposition.
 

BnF – Opéra national de Paris
19 juin – 19 septembre 2017

Commissaires :
Laurence Decobert, BnF-IReMus, département de la Musique
Simon Hatab, Opéra national de Paris
Jean-Michel Vinciguerra, BnF, département de la Musique