• Du Premier Empire à l’aube du Second Empire (1810–1850) : une redécouverte poétique
• Du Second Empire à la Troisième République (1850–1879) : la maturité
On sait toute l’importance prise par Pierre de Ronsard – comme modèle stylistique et comme source d’inspiration poétique – auprès des poètes français du XIXe siècle. Après deux siècles d’un oubli auquel Malherbe et Boileau l’avaient condamné sans appel, Ronsard est redécouvert et réhabilité en 1828 par Sainte-Beuve et, avec lui, par les poètes du cénacle romantique, Victor Hugo et surtout Gérard de Nerval et Théophile Gautier. Le mouvement s’amplifie dans la seconde moitié du siècle chez Théodore de Banville et les Parnassiens, notamment, dont le souci de la technique du vers et des beautés de la forme se nourrit de l’étude attentive des poètes français de la Renaissance.
Au-delà de Ronsard et de son école (la Pléiade), c’est toute la poésie ancienne – à partir de Thibaut de Champagne – que cultivent les poètes et la société du XIXe siècle et dont des morceaux choisis figurent au programme des classes d’enseignement secondaire. Les musiciens ne sont pas en reste et, peu à peu, mettent en musique les vieux poètes, Marot et Ronsard, bien sûr, mais aussi Charles d’Orléans et Villon, Du Bellay et Desportes. Timide dans les années 1810–1850, le mouvement s’amplifie dans la seconde moitié du siècle. La poésie de l’ancien temps prend alors place – une place secondaire quantitativement mais qualitativement significative – dans le panthéon poétique des compositeurs français.
Sous le parrainage de l’Institut de recherche en musicologie (UMR 8223) et de ses tutelles, une équipe de musiciens coordonnée par Sylvie Douche (MCF HDR Sorbonne Université) et Christophe Dupraz (MCF ENS) enregistre un florilège de romances et de mélodies choisies au sein de ce répertoire musical. Comment donner meilleure expression au thème – cher aux vieux poètes – de la reverdie que par cette résurrection, après un si long sommeil, d’œuvres oubliées de musiciens souvent célèbres jadis mais dont la plupart sont aujourd’hui à peu près inconnus ?
L’IReMus propose les enregistrements en libre accès. Amateurs et curieux sont invités à prendre connaissance des textes poétiques et à écouter en ligne ou télécharger les fichiers audio correspondants (sous licence Creative Commons de type CC BY-NC-ND).
Pistes bibliographiques :
• Sylvie Douche, « Maurice Emmanuel et la Renaissance : des affinités cachées », dans Sylvie Douche (dir.), Maurice Emmanuel, compositeur français, Prague, Bärenreiter, 2007, p. 171-196
• Christophe Dupraz, « Le XIXe siècle, auditeur du XVIe siècle : La poésie ancienne dans la mélodie française du XIXe siècle », dans Jean-Charles Monferran & Hélène Védrine (dir.), Le XIXe siècle, lecteur du XVIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2020 (coll. Rencontres, n° 473), p. 291-348
• Christophe Dupraz, « “La France, patrie de la chanson” à l’épreuve de la romance musicale de la monarchie de Juillet », Écrire l’histoire : histoire, littérature, esthétique, 22 (2022), dossier « Chanson, histoire, mémoire » coordonné par Jean Vignes avec la coll. de Tatiana Debbagi Baranova & Paule Petitier, p. 39-46
• Christophe Dupraz, « Un compositeur lecteur au XIXe siècle. Théodore Gouvy et la poésie de Ronsard », L’Année ronsardienne, 4 (2022), p. 117-150
• Christophe Dupraz, « Théodore Gouvy et la poésie de la Renaissance : l’atelier littéraire d’un musicien du XIXe siècle », dans Mario d’Angelo, Martin Kaltenecker & Marc Rigaudière (dir.), Théodore Gouvy, Recherches récentes, actes du 2e colloque international, Paris 2019, Paris, Le Manuscrit/Institut Théodore Gouvy, 2023, p. 93-125
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