Les tendances de la musique mixte en France depuis 1981

sous la direction de : 

La musique savante occidentale a toujours bénéficié des avancés technologiques disponibles dans chaque époque. L’influence de ceux-ci s’est révélée au niveau de la facture instrumentale ayant comme conséquence d’abord, l’élargissement du langage musical et compositionnel et, par la suite, demandant de l’instrumentiste un travail d’adaptation à des nouvelles techniques de jeu et d’interprétation. Le rapide développement technologique qui a marqué le XXe siècle, a poussé cette situation à des limites jusqu’alors inconcevables. La musique mixte, un nouveau genre qui associe la musique électroacoustique aux instruments acoustiques, y trouve son origine.
En analysant le titre de notre travail, Les tendances de la musique mixte en France depuis 1981, plusieurs questions se sont imposées comme point de départ. Par exemple :
- Quelles étaient les conditions sociales, économiques, politiques, culturelles et musicales existantes en France qui ont facilité le développement de la musique mixte ?
- Concernant la date de 1981, quel était l’état de la musique mixte à cette date-là et quels sont les développements les plus importants que nous pouvons remarquer ?
- Pourrions-nous définir deux esthétiques du genre musique mixte, liées aux deux principaux centres parisiens, l’INA-GRM et l’IRCAM ?
Finalement, la question centrale de notre travail est la suivante : dans quelle mesure les recherches technoscientifiques auraient-elles influencé le processus de création, c’est-à-dire la composition (instrumentale et électroacoustique) et l’interprétation de la musique mixte en France à partir de 1981 ?
La date de 1981 se présente comme un moment jalon de l’histoire de la musique mixte en France puisqu’elle est marquée par la création de la première œuvre à utiliser l’un des nouveaux systèmes temps réel développés en France, Répons de Pierre Boulez. En plus, il s’agit également de l’époque du passage aux systèmes, proche de la création de la norme MIDI. Sont ainsi réunies les conditions permettant de nouvelles voies pour la musique mixte. Pendant la période de notre recherche, nous nous sommes préoccupés de la reconstitution des conditions qui se trouvent à l’origine du sujet, et qui se sont révélées importantes à l’évolution de la musique mixte en France et, conséquemment, aux différentes tendances. Or, à présent, il n’existe pas d’étude approfondie d’un tel environnement et sa relation aux avancées de la musique mixte dans le territoire français.
Afin de répondre aux nombreuses questions ci-dessus exposées, notre thèse est organisée en trois chapitres :
Le premier chapitre, est consacré à l’étude des différentes expressions et notions sous-jacentes au sujet telles que musique mixte, temps réel, temps différé et interaction.
D’abord, après avoir analysé l’expression musique mixte en confrontant les différentes définitions, dont celles de Vincent Tiffon et de Laurent Pottier , nous proposerons une définition qui peut servir tant la musicologie comme la composition. Ensuite, après avoir défini en quoi consiste le temps réel en musique, nous présenterons une réflexion à propos de ce qui, historiquement, a été désigné par la querelle temps différé / temps réel et nous analyserons jusqu’où cette querelle de nos jours est ou non encore valable. Finalement, après une étude à propos de la notion d’interaction et de sa signification en musique, nous proposerons une organisation de ses différents niveaux qui se montrera essentielle pour la proposition d’organisation historique de la musique mixte exposée au deuxième chapitre.
Le deuxième chapitre présentera un aperçu historique avec l’objectif de mieux contextualiser la musique mixte en France. Il est divisé en trois sous-chapitres : premièrement, nous présenterons une réflexion à propos de la musique mixte qui aboutira à une proposition d’organisation historique de la musique mixte en France. Deuxièmement, nous étudierons les conditions sociales, économiques, politiques, culturelles, scientifiques et musicales ainsi que l’importance de la politique de la recherche musicale pour le développement de ce genre musical en France. Troisièmement, nous essaierons d’identifier l’implication des divers centres de recherche et de création musicale pour le développement de la musique temps réel. Nous essaierons aussi de déchiffrer l’existence ou non de deux esthétiques liées aux deux centres parisiens les plus importants, l’INA-GRM et l’IRCAM.
Au troisième chapitre, nous nous intéresserons à l’étude de quelques questions de composition et d’interprétation qui sont à l’origine des recherches technoscientifiques et des tendances de la musique mixte en France depuis 1981. Il sera divisé en deux sous-chapitres : premièrement, nous présenterons une réflexion à propos de la notion d’interprétation en musique, et tout particulièrement en musique mixte. Nous analyserons jusqu’où nous pourrons appliquer les notions d’interprète et d’interprétation à la machine. Puis, nous étudierons les fondements pour une interprétation artificielle. Nous nous intéresserons aux premiers travaux envisageant la reconquête du temps perdu ; ensuite nous identifierons trois pas dans les recherches technoscientifiques qui se sont révélés importants pour la création d’outils permettant d’améliorer le processus d’interprétation de la musique mixte. Pour cela, nous utiliserons des exemples de projets compositionnels qui se trouvent à l’origine de ces recherches musicales. Deuxièmement, nous essaierons de tracer les lignes principales des tendances de la musique mixte en France depuis 1981 à partir des exemples de travaux pluridisciplinaires jalons.

Mots clés : musique mixte, temps réel, temps différé, interaction, recherche musicale, instruments augmentés

Date de première inscription: 
Dimanche, 30 octobre 2011
Université et/ou école doctorale: 
Centre Clignancourt
Sorbonne Université
École Doctorale V
Date de soutenance: 
Vendredi, 16 mars 2018
Lieu de la soutenance: 
2, rue Francis de Croisset 75018 Paris

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