Hyper-maîtrise, l’usage des systèmes formels dans la pratique contemporaine du jazz ; Étude de la musique de Malik Mezzadri, Bo Van Der Werf et Nelson Veras

L'hyper-maîtrise désigne l'utilisation de l'abstraction formelle pour explorer diverses capacités cognitives dans un contexte d'improvisation. Le fait que ce phénomène se développe tout particulièrement dans ce contexte de musique improvisée sur une pulsation isochrone s’explique par une recherche centrée sur le plan cognitif et esthétique. Le processus in time de cette situation impose une appropriation corporelle des objets et des interactions générés par le système formel.

Les trois musiciens que nous avons sélectionnés, à savoir le flûtiste Malik Mezzadri, le saxophoniste Bo Van Der Werf et le guitariste Nelson Veras, illustrent différents cas de cette hyper-maîtrise. À travers leurs compositions et improvisations, ils mènent une exploration musicale, cognitive et esthétique de l'acte musical.

Notre recherche s'intéresse à l'expansion de l'abstraction à travers l'ensemble de l'histoire du jazz, afin de comprendre comment la pratique de notre corpus a pu émerger au début des années 2000. Nous examinons ensuite les liens entre les conceptions d'abstraction, de formalisation et de systèmes, en relation avec la théorie des musiques audiotactiles, dans le but de saisir les enjeux de la pratique étudiée.

Le cœur de notre thèse repose sur l'analyse de partitions originales et de transcriptions que nous avons réalisées à partir d'un ensemble d'enregistrements. Dans un premier temps, nous présentons les structures et les mécanismes des systèmes utilisés dans les compositions. Dans un second temps, ces données sont confrontées aux transcriptions des enregistrements, dans le but de comprendre les éventuelles déviations et l'application de l'improvisation.

En conclusion, nos recherches mettent en lumière les implications cognitives et esthétiques de ce type d'approche musicale.