La harpe à une rangée de cordes, en Europe, de la Renaissance à l'avènement des pédales

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Jusqu'au XXIe siècle, la plupart des ouvrages de vulgarisation faisaient commencer à Marie-Antoinette l'histoire de la harpe moderne. Les harpes "anciennes" étaient alors exclusivement les harpes de l'Antiquité. Entre des époques aussi éloignées : rien. La harpe semblait avoir disparu, à l’exception des pays celtes, où les "Clarsac'h" irlandaises du Moyen-Âge témoignaient d'une mémoire quasi mythique de l'instrument.
Grâce au développement de la musique ancienne, la connaissance de l'instrument s'est considérablement développée depuis les années 1990, même s'il ne touche que depuis très récemment le public.
 
Aujourd'hui, on commence à bien connaître les harpes chromatiques baroques : "Arpa doppia" italienne, "Arpa de dos ordones" espagnole, "Davidsharfe" allemande, "Welsch triple harp", galloise.
Pourtant ce sont des instruments à une seule rangée de cordes qui sont, de très loin, les plus souvent représentés et dont nous disposons du plus grand nombre d'exemplaires conservés.
Par ailleurs, alors qu’au XVe siècle, les harpes, très largement représentées, constituaient dans toute l'Europe, une unité formelle indiscutable (forme, nombre de cordes, harpions), à partir du XVIe et surtout du XVIIe siècle, les harpes à une rangée de cordes ont des formes et tailles très diverses.

Or une harpe disposant d'une seule rangée de cordes était, avant l'avènement des pédales, forcément une harpe aux possibilités musicales limitées :  aujourd'hui comme hier, si l'inventivité des musiciens, ou l'usage des crochets historiques (Hakenharfen / hookharps) ou des leviers actuels (harpes dites "celtiques") permet de contourner le diatonisme de ces instruments, elle ne permet pas de s'en affranchir, loin de là, rendant nécessaires les aménagements du répertoire.

Cette thèse interroge la persistance des harpes de type « gothique », après le XVe s.
Les nombreuses représentations de harpes à une seule rangée de corde relèveraient-elles d'un anachronisme par rapport à la pratique musicale de l'époque ? Quels sont leurs rapports avec les harpes doubles ou triples contemporaines ?
Étant donné le peu de sources littéraires et musicales qui nous soient parvenues, ce travail impose une exploration transversale et transdisciplinaire : organologie, histoire, répertoire, acoustique, sociologie, mais aussi l’expérimentation par la pratique instrumentale.
 
Aujourd'hui, le monde de la harpe foisonne d’inventivité, les harpistes sont curieux et jouent de plus souvent différents types de harpes. Ainsi, de petites harpes diatoniques, avec ou sans leviers, parfois même bricolées à moindre coût, rencontrent un succès considérable, aux côtés de leurs riches cousines. Pourtant, contrairement à ces dernières, du fait de leurs limites, ces harpes "simples" peinent à trouver un répertoire, lorsqu'elles ne sont pas attachées à une tradition vivante.
En tant que harpiste, l’analogie entre les harpes « simples » d’hier et d’aujourd’hui me stimule : en creusant le paradoxe entre d’une part, la présence manifeste de ce type d’instruments et, d’autre part, la difficulté que l’on a à en appréhender les répertoires, cette thèse me paraît susceptible de d'enrichir l’approche vivante des harpistes d’aujourd’hui.

Date de première inscription: 
Samedi, 1 octobre 2022

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