L'immersion sonore. Analyse du phénomène et applications compositionelles

Le terme d’immersion sonore est apparu à la fin du XXe siècle dans divers domaines artistiques. Il recouvre de nombreuses dimensions, qu’elles soient physiques, métaphoriques ou même métaphysiques. Il n’y a cependant d’immersion sonore qu’avec, par ou pour le son. De la réalisation concrète du phénomène auditif dans toute son omnidirectionnalité à la mise en œuvre artistique et contextualisée de l’interaction avec le monde sonore en passant par une conjonction avec l’esprit écologique jusqu’à la quête d’états de conscience modifiés, l’immersion sonore se propose de communiquer différemment avec le monde à travers le son. En particulier, ce terme a pris une ampleur considérable avec la musique contemporaine, mettant en avant de nouveaux paradigmes et de nouveaux concepts, développant de nouvelles façons d’aborder des domaines tels que la corporalité, la multiplicité, l’interaction, la fusion, ou la spiritualité. La notion d’immersion sonore aide à comprendre plusieurs langages spécifiques et l’esthétique qui en découle implique de multiples tendances ou styles, et s’associe ainsi à la recherche d’une plus grande sensibilité, d’une spatialité élargie, d’une forme de temporalité non-linéaire ou de concepts philosophiques plus métaphorisés. Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce phénomène, la thèse se concentre sur l’étude de l’univers de Luigi Nono à travers l’analyse de son œuvre Prometeo. Tragedia dell’ascolto (1981-1984, rév. 1985). Toutes les particularités de l’immersion sonore, de l’appréhension esthétique à la réalisation compositionnelle, y trouvent une illustration permettant d’en clarifier la portée artistique et humaine. Mots-clés Phénomène d’immersion ; métaphores, symboles et significations d’immersion ; écoute étendue pour la musique et le son élargis ; écoute du monde via écoute du son ; essai de compréhension de certaines pistes globales de multiples tendances de la musique contemporaine ; Luigi Nono ; Prometeo. Tragedia dell’ascolto