L'IReMus présente - Rameau, Fender Stratocaster et Hervé

La séance du 19 juin accueillera Ana Stefanovic (Professeure à la faculté de musique de l’université des Arts de Belgrade et chercheuse associée à l’IReMus), Benoît Navarret (Maître de conférences, Sorbonne Université, IReMus) et Sandrine Divanac'h (Doctorante, IReMus).

1. Ana Stefanovic (Professeure à la faculté de musique de l’université des Arts de Belgrade et chercheuse associée à l’IReMus)

La discursivité musicale dans les scènes de la tragédie en musique de Rameau
À la suite de nos recherches précédentes sur la sémantique musicale exposée de manière théorique dans le Traité de l’harmonie de Rameau (colloque Le Traité de l’harmonie de Jean-Philippe Rameau en son temps, octobre 2022), nous proposons une approche analytique à la discursivité musicale ramiste. Fortement soutenue par sa valeur sémantique, la discursivité musicale dans les scènes de Rameau est issue du rapport de la musique au texte poétique, mais  aussi de la capacité de la musique de s’affranchir du texte, de saisir l’autonomie de signification. Nous basons nos analyses sur les concepts théoriques clefs de Rameau, tels que « la phrase harmonique », « le sens d’une phrase », les relations entre les phrases, voire les « modulations », la « progression » et le « mouvement », pour examiner le rapport de la musique à la métrique et la syntaxe du texte, privilégiant la syntaxe, la phrase comme la moindre unité du sens. Ainsi,  grâce à la « basse fondamentale », la progression harmonique, la « cadence », la disposition des « modes » et des « tons » (mais aussi, à d’autres couches du tissu vocal et instrumental), se forme chez Rameau le discours musical comme chaîne causale des phrases porteuses du sens et des valeurs affectives, dépassant les bornes métriques à dessein d’atteindre le « point final », de réaliser l’unité du sens. Nous effectuons ces analyses sur plusieurs scènes des opéras de Rameau.

2. Benoît Navarret (Maître de conférence, Sorbonne Université, IReMus)

Fender Stratocaster 1954 : la modernité d’un instrumentarium en devenir
Hasard du calendrier, nous célébrons cette année les 70 ans d’un des modèles de guitare électrique solidbody les plus emblématiques du xx^e siècle : la Fender Stratocaster. Au-delà de l’anecdotique d’une date anniversaire, cette présentation permettra de définir des enjeux et problématiques de recherches menées sur ce type d’instrument dont la facture audacieuse et innovante aura su inspirer les musiciens les plus aventureux. Seront ainsi présentées des méthodes de recherches pluridisciplinaires développées de manière dynamique et prospective en interaction avec des musiciens, luthiers et fabricants, historiens de la guitare, acousticiens et conservateurs de musées. Ce sera également l’occasion de présenter l’ouvrage « La Stratocaster 1954 : Naissance d’une étoile » (2019) de Benoît Navarret, dédié à l’exemplaire de pré-production issu des Collections du Musée de la musique de Paris.

3. Sandrine Divanac'h (Doctorante, IReMus)

L'utilisation de la parodie chez Hervé (1825-1892)
Dans ses compositions bouffes, Hervé a fréquemment utilisé la parodie, qui consiste à prendre un timbre, en modifier les paroles ou imiter de façon comique une œuvre sérieuse. Ce procédé se retrouve dans ses vaudevilles au Théâtre du Palais-Royal, dont les partitions n’ont jamais été étudiées. 
La majorité des travaux consacrés à Hervé sont biographiques ; certains ont bien traité de la parodie mais dans des ouvrages particuliers. Dans ma thèse en cours d’écriture, je cherche à analyser, à travers ses manuscrits et la presse du xix^e siècle notamment, l’utilisation et la diversité de la parodie dans l’ensemble de son œuvre. Je montre comment elle permet au compositeur de se former, de faire évoluer son écriture et ainsi de faire émerger sa personnalité. Il s’agira aussi de revenir sur le rôle de la parodie dans la genèse de l’opérette notamment grâce au vaudeville.
Sandrine Divanac’h est professeure agrégée en musicologie. Après avoir obtenu son master 2 mention très bien, elle est actuellement en troisième année de thèse à Sorbonne-Université sous la direction de M. Philippe Cathé. Elle poursuit son travail sur Hervé (1825-1892) afin de devenir spécialiste de ce compositeur, plus largement de l’opérette et de la musique vocale française du xix^e siècle. Chargée de cours dans le supérieur, à Sorbonne-Université, elle a enseigné la musique, la littérature et les arts aux L2 et a corrigé des copies de musicologie de L1 pour le CNED. En 2015, elle est nommée Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques par M. Bernard Beigner, Recteur de l’académie d’Amiens, où elle enseigne à des Classes à Horaires Aménagés en Musique.