Fiodor Ivanovitch Chaliapine un chanteur au croisement des arts – Colloque international

PROGRAMME PREVISIONNEL

Chanteur de légende, tant par sa voix de basse chantante que par son jeu scénique, Fiodor Ivanovitch Chaliapine (13 février 1873-12 avril 1938) a radicalement renouvelé la figure du chanteur d’opéra. Des quartiers pauvres de Kazan aux opéras du monde entier, sa carrière fut aussi brillante en Russie qu’en Amérique, en Asie et en Europe où il s’exila en 1922, Il mourut à Paris en 1938.

Malgré cette notoriété internationale, Chaliapine reste diversement étudié à travers le monde : les années qui précèdent l’exil sont bien connues des Russes qui disposent d’une documentation abondante.  Depuis les années 1990, des relectures de son parcours d’émigré ostracisé ont été réalisées notamment par E. Dmitrievskaïa et V. Dmitrievski. N. Gorbounov a consacré plusieurs ouvrages aux tournées du chanteur à travers le monde.

Les Occidentaux sont plus démunis, surtout pour la période russe. Avant la parution de la biographie de Sylvie Mamy (2023), le lecteur français ne disposait depuis le début des années 90 que de la traduction de la biographie en anglais de Victor Borovsky (1993), et des pages consacrées au chanteur dans L’Histoire de la musique russe d’André Lischke (2003), L’Opéra privé de Moscou de Pascale Mélani (2012) et les écrits de Diaghilev (2013). En anglais, outre la biographie mentionnée, les ouvrages de Joseph Darsky, notamment sur les tournées nord-américaines, et la traduction complétée des autobiographies fournissent des informations complémentaires.

Ceux qui ont écrit sur le prodige Chaliapine ont eu tendance à la surenchère tant le personnage est hors normes. Célèbre dès le début des années 1890, au centre de l’attention pour le meilleur et pour le pire, Chaliapine par sa conduite émaillée de contradictions et d’excès sur scène, en coulisses, dans la vie publique, politique, familiale excite la curiosité, génère enthousiasme et commérages, alimente les rumeurs, provoque des clivages.

Ce colloque ne vise pas tant à éclairer des aspects méconnus de sa vie qu’à mettre en lumière les particularités de son talent qui vont bien au-delà de ses dons musicaux et vocaux. La formidable fascination qu’il a exercée sur tous les publics tient à sa maitrise d’autres arts que celui du chant, grâce à une curiosité artistique d’autant plus vive qu’elle fut relativement tardive. A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance du chanteur, ce colloque international se propose de rétablir dans sa totalité le parcours du chanteur dont les particularités vocales et expressives seront étudiées sous l’angle des relations avec la littérature, le théâtre dramatique et lyrique, les arts plastiques, la photographie, le cinéma. Une partie sera consacrée au mythe Chaliapine, à l’image que ses  contemporains, puis la postérité, ont forgée de lui et qui se transmet dans l’imaginaire collectif, avec des déclinaisons, des leitmotive et des variations depuis quatre générations.
 
Jeudi 19 octobre -vendredi 20 octobre 2023
Salle de conférence, Institut d’études slaves, 9 rue Michelet, 2e étage

JEUDI 19 OCTOBRE

9h. Ouverture du colloque par Luba Jurgenson

9h30-12h30 : Particularités vocales, répertoire de Chaliapine (5 interventions) :

• Fiodor Chaliapine en Géorgie (Nino Barkalaïa (Conservatoire Tchaïkovski, Moscou/Université de Tbilissi)
• Chaliapine et les traditions de l’art vocal russe (Anastassia Syreishchikova-Horn, IReMus)

Pause à 10h30

11h-12h30 :

•  Chaliapine et les compositeurs russes (Laetitia Le Guay, Eur’ORBEM/ CY Cergy Paris Université)
•  Massenet, Chaliapine et Don Quichotte : chronique d’un désamour annoncé (Jean-Christophe Branger, Université Lumière Lyon 2)
•  Chaliapine et sa discographie (Stéphane Grant, France-Musique)

Déjeuner

14h-15h30 : Les secrets d’un jeu expressif (5 interventions) :

• Un acteur-chanteur (Marie-Christine Autant-Mathieu, Eur’ORBEM)
• Chaliapine et l’expressivité à l’écran (Oksana Bulgakowa, Université de Mayence, Allemagne)
• L’image de Chaliapine : maquillage, grimages et perceptions visuelles (Stéphane Poliakov, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)

Pause à 15h30

16h-17h :  Chaliapine et les arts visuels

• Chaliapine et les peintres russes (Pascale Mélani, Université Bordeaux Montaigne)
• Feodor Chaliapine et Boris Grigoriev : « deux génies impulsifs » (Tatiana Victoroff, Université de Strasbourg)

Discussion. Fin de la première journée à 17h

VENDREDI 20 OCTOBRE

9h30-12h30 : A la rencontre des esthétiques de l’entre-deux-guerres (5 interventions)

• De Chaliapine à la Chaliapiniana : état des lieux et approche comparative des autobiographies du chanteur (Oksana Butsenko, ED4)
• Chaliapine et D’Annunzio à la recherche d’un théâtre musical global (Sylvie Mamy, IReMus)

Pause à 10.30

11h-12h30 :

• Chaliapine, ambassadeur de l’opéra russe à Monte Carlo (Arthur Macé,Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris)
• Chaliapine en Grande Bretagne (Christina Guillaumier, Royal College of Music, London)
• Le jeu de Chaliapine et sa réception dans la presse de langue allemande (Marielle Silhouette, Université Paris Nanterre)

Déjeuner

14h-16h : Le mythe Chaliapine (4 interventions)

• Chaliapine dans les collections de la BNF (Severine Forlani, Bibliothèque-musée de l’Opéra de Paris)
• Les représentations littéraires de Chaliapine : de la construction à la désacralisation du mythe (Anna Lushenkova-Foscolo, Université Jean Moulin Lyon-3)
• Fiodor Chaliapine dans le cinéma de Sokourov (Sylvie Archaimbault, Eur’ORBEM)
• La série Chaliapine (Rossia, 2022), première représentation de Chaliapine sur les écrans russes (Jasmine Jacq, Université de Franche-Comté)

DISCUSSION

FIN DU COLLOQUE

Comité d’organisation
Eur’ORBEM (Sylvie Archaimbault, Marie-Christine Autant-Mathieu, Laetitia Le Guay-Brancovan), IreMus (Sylvie Mamy)

Comité Scientifique
Sylvie Archaimbault, Marie-Christine Autant-Mathieu, Laetitia Le Guay-Brancovan, Eur’ORBEM/Université de Cergy, Sylvie Mamy, IreMus