Élisabeth Grall et Michel Robin, L’épinette de Christoph Löwe : son insertion dans l’artisanat d’art d’Augsbourg.
E. Grall a eu la responsabilité de la restauration de l’épinette de Löwe (Augsbourg 1678) appartenant aux collections du musée de la Musique de Paris. Elle décrit l’instrument et montre combien il illustre le savoir-faire régional de la fin du XVIIe siècle, qu’il s’agisse des techniques de fabrication ou de la décoration. Dans la biographie du facteur, elle montre comment Löwe a délaissé son métier d’orfèvre pour s’orienter vers la facture d’orgues et créer son propre atelier. Au moment de la construction de l’épinette, il est devenu citoyen d’Augsbourg et a mis au point un savoir faire original. Cet article permet de redécouvrir toute la palette de son art et le rayonnement de la facture augsbourgeoise.
M. Robin présente une approche organologique de l’épinette en la situant dans la production régionale. L’analyse des images endoscopiques et radiographiques produites par le laboratoire de recherche et de restauration du musée de la Musique montre une architecture intérieure raisonnée, voire savante, bâtie sans économie de moyens. Son analyse stylistique lui permet de montrer, à travers des similitudes avec l’épinette contemporaine de Gellinger, les tendances d’un savoir faire régional.
Stewart Pollens, Antonio Stradivari : Maker of Lutes in the French Style.
Connu principalement comme facteur de violons, Antonio Stradivari (1644-1735) créa aussi des violes, des guitares, des luths, des mandores, des mandolines, des cistres, et des harpes. On ne connaît aucun luth de lui, mais huit patrons de papier et esquisses de chevalets conservés au Museo Stradivariano de Crémone attestent son activité de facteur de luths. Les patrons comprennent cinq contours de caisses, trois modèles de manches et de chevillers. Ils indiquent les positions de chevalet et de rosace, leur élévation, la position des frettes, le nombre de cordes et leur répartition, ainsi que d’autres données indispensables à la fabrication de luths. Il est également possible d’en déduire l’encombrement total des caisses et la longueur vibrante des cordes. L’inscription « liutto alla francese » figurant sur la plupart des patrons atteste qu’ils furent utilisés pour construire un type particulier de luth, populaire en France au XVIIe siècle. Mais on ne sait pas si Stradivari construisait ou modifiait ces luths pour une clientèle locale ou étrangère. Des inventaires de la cour des Médicis à Florence datant du milieu du XVIIe siècle mentionnent fréquemment un « leuto alla francese » donnant à penser que ce style de luths n’était pas seulement populaire en France mais qu’il était aussi utilisé, dans une certaine mesure, en Italie.
Claviermacher Hälhen Gebrüder : un atelier suisse à l’écoute du XVIIIe siècle.
À l’exception d’un clavecin, aucun des instruments à clavier que nous possédons créés par Johann Ludwig Hellen et son frère Peter à Berne au XVIIIe siècle n’est signé avec le prénom de l’un des deux frères. Aussi peut-on considérer qu’ils proviennent de l’atelier, ou de l’école des Hellen. Il s’agit de pianos carrés et de pianos en forme de clavecin. Une première tentative de chronologie des instruments est proposée en étudiant les changements apportés aux têtes de marteaux, aux mécanismes et au piètement des pianos carrés. En comparant les instruments à queue de l’atelier Hellen avec ceux de Johann Andreas Stein (Augsburg), on constate que tous deux, Hellen en 1763 et Stein en 1769, semblent avoir inventé un instrument combinant clavecin et piano, qui offrait à l’artiste une grande variété de timbres et qui augmentait ses possibilités expressives. Mais les deux facteurs ont apparemment renoncé à cette idée, donnant la préférence à un Hammerflügel où l’expression dépend totalement du toucher de l’instrumentiste. Hellen semble ainsi avoir été en avance sur son collègue allemand.
Bernard Pin, L’atelier de Nicolas Gavot, facteur de serinettes à Mirecourt à la fin du XVIIIe siècle.
Grâce à son expérience de restaurateur, Bernard Pin analyse la partie professionnelle de deux inventaires après décès relatifs à Nicolas Gavot, facteur de serinettes à Mirecourt. Le premier, daté de 1766, concerne la deuxième épouse du facteur et le second, de 1774, a été dressé à la suite du propre décès de Nicolas Gavot. Partant d’une mise en perspective large qui situe Nicolas Gavot au sein de sa profession, l’auteur étudie par étapes successives l’outillage et le stock des instruments dont il déduit certains prix de revient. Enfin, du rapprochement des valeurs, il tire les tendances et les évolutions de l’activité.
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